"Le Conseil [de l'Ordre des avocats de Paris] s'est saisi d'un article du Parisien consacré à un site internet 'divorce.fr'", apprend-on dans le Bulletin du barreau de Paris (n° 29, 9 oct. 2007) sous le titre "Divorce en ligne".
Le site, qui existe - de mémoire - depuis au moins deux ans (1) se dit être la "Vitrine des avocats aux affaires familiales", ratisse large et décline l'offre vers 'separation.fr' et 'depacs.fr' mais lorsqu'on pianote et que l'on répond aux questions concernant le code postal, la localité et la langue de l'avocat susceptible de vous divorcer, séparer ou dépacser en ligne, on obtient en fait toute la liste fort maigrichonne des 25 avocats de France, dans le désordre, collaborant avec ce site non autorisé : 13 avocats à Paris, 1 à Meaux, 1 à Meulun, 1 à Auxerre, 1 à Montreuil-sous-Bois, 1 à Niort, 1 à Angers, 1 à Tourcoing, 1 à Vincennes, 1 à Bergerac, 1 à Sarlat, 1 à Rouen et 1 à Perpignan.
L'équipe dirigeante qui se dit "professionnelle et pluridisciplinaire" est composée de 5 personnes : Sven Kabitzki qui est développeur informatique, Katrin Grashoff juriste, Ralf Freisigner responsable IT. Les deux principaux dirigeants seraient Thomas Journel et Christopher Pruefer qui nous livrent leur curriculum vitea succint.
Thomas Journel est, nous dit-on, directeur de la succursale française de 'Added Life Value Ltd'. Il serait "juriste spécialisé en droit de la famille, titulaire d'un double master 2 recherche et professionnel en droit privé à l'université de Paris I. Sa vocation d'entrepreneur s'est notamment matérialisée en 2002 avec la création et le développement d'une prémière société dans laquelle il animait une équipe de dix personnes. Thomas est particulièrement concerné par le développement des services informatiques sur internet pour leur facilité d'accès, leur rapidité et leur efficacité".
Christopher Pruefer est, quant à lui, fondateur de 'Added Life Value Ltd' et codirigeant de la succursale française de 'Added Life Value Ltd'. Il serait "docteur en économie, titulaire de deux LL.M. à Washington et Kyûshû (Japon) et titulaire d'un MBA. Il a dirigé des entreprises d'envergure nationale et internationale, en a redressé certaines et créé des nouvelles".
Le Conseil de l'Ordre de Paris conteste "ce qui a été indiqué, l'Ordre n'a pas donné son autorisation à ce site, est-il précisé, et le bâtonnier a chargé Caroline Mecary et Laurent Samama, membres du conseil de l'Ordre, de présenter au Conseil de l'Ordre, un rapport sur la situation créée par le site 'divorce.fr' et de proposer les mesures qui s'imposent".
Caroline Mecary et Laurent Samama auront certainement de quoi alimenter leur rapport en interrogeant les 13 confrères parisiens collaborant à ce site et il ne faut pas être un fin limier pour relever sur Journel 1480 entrées sur Google et 132 sur Yahoo et sur Pruefer 726 et 229 respectivement.
M. Journel nous demande de rectifier en ce sens qu'"à la date [du] 5 octobre 2007, il y avait bien plus de 25 avocats actifs sur la VAAF. [...] ils sont plus de 120 aujourd'hui", a-t-il affirmé le vendredi 12 octobre. Dont acte.
Dans sa dernière livraison datée du 16 octobre 2007, le Bulletin du barreau de Paris fait état des éléments recueillis par Me Mecary sur le site "divorce.fr".
Il est liminairement rappelé que l'attention du Conseil de l'Ordre de Paris a été attirée sur ce site à la suite d'un article publié dans le quotidien le Parisien du 28 septembre 2007, sous le titre "Vous voulez divorcer, cliquez, on s'occupe de tout".
Le portail divorce.fr est exploité par une société commerciale, régie par le droit anglais. Le site propose des articles, un forum et des "recherches expertes". L'une d'elles conduit l'internaute sur un site nommé "avocatsvaaf" (Avocats Vitrine Avocats aux affaires familiales).
"50 avcoats sont référencés sur ce site, selon Caroline Mecary, qui est également exploité par la même société commerciale de droit anglais". Sur les 50 avocats référencés, seuls 8 auraient informé l'Ordre de leur référencement. Ces 8 déclarations préalables ne portaient que sur le site 'avocatsvaaf' et "ne dispensaient en aucun cas, dit l'Ordre de Paris, [les avocats concernés] du respect ultérieur [des] principes essentiels [de la profession], notamment de dignité, de modération et de prudence".
"L'absence d'opposition [à la déclaration préalable des 8 avocats référencés], poursuit l'Ordre, ne vaut que pour le site déclaré et ne saurait être assimilée à une autorisation de participer à des offres promotionnelles de prix ni de réduire la prestation d'avovat à une simple présence à l'audience sans entretien préalable avec le client".
L'Ordre de Paris indique préparer un droit de réponse à l'article paru dans le Parisien et "les animateurs du site [divorce.fr] recevront une lettre les mettant en demeure de retier toutes les mentions inexactes ou illicites qui auront pu y être relevées".
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